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Un bilan de saison touristique difficile à dresser

Rouyn-Noranda, 15 octobre 2020 – C’est le constat qui émerge d’un sondage effectué auprès des membres de Tourisme Abitibi-Témiscamingue (TAT) qui étaient en opération cet été. Les fermetures et annulations du printemps ainsi que le début d’été assez lent avaient soulevé beaucoup d’inquiétudes dans l’industrie. Si certains ont pu tirer leur épingle du jeu, d’autres ont subi beaucoup plus difficilement les contrecoups de la pandémie.

À l’instar du reste du Québec, les parcs nationaux, la réserve faunique, les campings, la location de chalets et les activités en plein air ont connu une bonne saison. Certains gestionnaires ont même évoqué des records.

Tous les attraits, sites et restaurants en opération ont dû réduire leur capacité d’accueil pour respecter les mesures sanitaires. Certains, notamment au Témiscamingue, ont dû prendre la décision de fermer, les lieux pouvant difficilement être adaptés. En considérant les restrictions, la majorité des répondants ont indiqué que leur taux d’achalandage demeurait bon ou assez bon. Les visiteurs arrivés tardivement ont encouragé bon nombre d’entrepreneurs. Ainsi, 63% de ceux qui ont répondu au sondage affirment que l’été s’est mieux, voir beaucoup mieux déroulé que ce qu’ils anticipaient.  89% des répondants indiquent aussi que la clientèle était satisfaite et même très satisfaite de son expérience, et ce malgré tout.

La saison a été difficile pour les hôtels, privés des festivals, d’événements, de mariages et autres rassemblements qui attirent des touristes en Abitibi-Témiscamingue. Bien que le taux d’occupation moyen dans la région ne soit pas encore disponible, il sera, sans surprise, nettement plus bas que les années précédentes, alors qu’il oscillait entre 60 et 70 % pour les mois d’été. Le secteur du séjour en pourvoirie a aussi connu une saison difficile avec l’annulation de la chasse à l’ours et la fermeture de la frontière américaine. Les pourvoyeurs qui avaient entamé un virage vers la villégiature et qui faisaient  déjà affaire avec la clientèle québécoise s’en sont mieux tirés.

Les gestionnaires d’entreprises se disent réalistes, et même assez optimistes pour la suite des choses. Une distinction se fait cependant entre les établissements ouverts uniquement l’été, qui sont optimistes et ceux qui sont ouverts à l’année qui se montrent, eux, plus inquiets face à la deuxième vague. Précisons que le sondage qui a été effectué du 28 septembre au 8 octobre comptabilise 84 répondants, une très bonne proportion des membres de TAT en opération cet été.

Les préposés à l’accueil des Bureaux d’informations touristiques ont conseillé 7 000 visiteurs comparativement à près de 16 000 l’an dernier. Ces derniers ont demandé de l’information sur les attraits, visites et musées. Les cartes et les brochures sont toujours aussi populaires. Les gens de la région sont ceux qui ont profité le plus des conseils promulgués, suivi de ceux de la Montérégie, de Montréal et des Laurentides. Les gestionnaires de ces lieux d’accueil ont relevé trois particularités : plusieurs en étaient à une première visite en Abitibi-Témiscamingue; alors que la majorité des campings affichaient complet, il y avait plus de voyageurs en VR qui fréquentaient les stationnements municipaux et de centres commerciaux; et les gens de la région de Québec ont été plus nombreux à faire leur chemin jusqu’ici alors que ce n’est pas un marché naturel.

Malgré un budget passablement réduit, TAT a adapté ses actions de marketing. Dès que cela a été possible, l’organisation a parlé aux gens de l’Abitibi-Témiscamingue et les a invités à redécouvrir leur région grâce à près d’une cinquantaine de chroniques réalisées en collaboration avec les médias d’ici ainsi qu’à la rédaction de plus d’une vingtaine d’articles sur son blogue et de plus de 250 publications sur Facebook et Instagram. Elle a aussi collaboré avec l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, Destination Canada et Développement économique Canada afin d’inciter les Québécois à voyager dans l’ouest de la province. Les efforts ont alors été mis dans les relations de presse, l’accueil d’influenceurs et les placements sur les réseaux sociaux. Six tournées et douze collaborations ont permis à la région d’être en lumière dans plus de vingt émissions de télé, vidéos ou publications. En tout et pour tout, 174 entreprises situées partout dans la région ont été mises de l’avant durant l’été d’une façon ou d’une autre. Le site Web de TAT a enregistré une hausse de 11% du nombre de pages vues comparativement à l’an dernier. À lui seul, le blogue comptabilise 13 500 pages vues. TAT a mis de l’avant une destination sécuritaire, les saveurs locales et des circuits thématiques.

« Les touristes ont attendu de se sentir à l’aise, en sécurité avant de prendre la route ce qui nous a menés à leur arrivée tardive. Ils ne vont pas compenser pour toutes les pertes encourues plus tôt dans l’année, mais leur passage, jumelé à la chaleur et au soleil qui ont tellement fait du bien au moral cet été, nous auront permis de conclure la saison sur une note un peu plus positive que nous pouvions l’espérer, et ça, notre industrie en avait besoin. Ceci étant dit, le travail ne s’arrête pas là. Nous suivons la situation de près, et gardons espoir que nous aurons une saison motoneige en Abitibi-Témiscamingue. Nous travaillons en ce sens, mais nous adapterons nos actions et le message à la situation » de conclure la directrice principale de Tourisme Abitibi-Témiscamingue, Stéphanie Lamarche.

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Source :

Anne-Marie Belzile
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